Monday, January 20, 2014

Bibliographie

Conclusion

La balistique est une science multidisciplinaire vieille de plus de 500 ans. Elle englobe des phénomènes scientifiques qui s’étudient grâce à des théories rigoureuses notamment dans la balistique interne et extérieure. En effet l’étude de l’expulsion d’un projectile hors d’une arme et de sa trajectoire immédiate obéit à des lois de physique et des formules mathématiques précises. Cette partie de la balistique lésionnelle nécessite un raisonnement rigoureux comme dans toutes sciences exactes. La balistique met aussi en jeu des notions de biologie et de médecine lors de la pénétration du projectile dans un corps humain. La balistique terminale, elle, n’est pas régie par des formules et des lois immuables. Elle se base sur des recueils d'indices et d'observations pour aboutir à formuler l'hypothèse la plus probable, au cas par cas. Il y a alors place au doute. Dans le cas de de l’assassinat du président John Fitzgerald Kennedy, par exemple, la théorie officielle du tireur unique, Lee Harvey Oswald, a été violemment et fréquemment mise en doute, au travers de livres, de films et autres témoignages critiques. Pourtant les faits sont connus, les informations accessibles et il existe des témoins directs. Les conclusions qui découlent de l’analyse de l’évènement sont pourtant différentes selon les observateurs. Il existe et existera toujours un mythe "Kennedy". Quel meilleur exemple pour illustrer que la balistique lésionnelle n'est pas tout à fait une science exacte.

Friday, January 17, 2014

Balistique terminale

Lorsqu’une balle atteint une cible molle ou semi-dure comme le corps humain, deux phénomènes se produisent : il y a formation d’une cavité temporaire et d’une cavité permanente.

La cavité temporaire est créée par transfert d’énergie cinétique. La largeur de cette cavité est proportionnelle à la quantité d’énergie cinétique transférée au cours du passage de la balle. Cette énergie est  absorbée par les tissus qui se décontractent quelques millisecondes après le contact entre la balle et des tissus. Lorsque la balle entre en contact avec la cible, elle propage une onde de choc, dépendante de la vitesse de la balle, qui peut provoquer des dommages à certaines zones sensibles telles que les nerfs, les vaisseaux sanguins, les os et les organes. La cavité temporaire n’est pas réellement  une cavité dans le vrai sens du terme, ce n’est qu’une poche qui se contracte et se dilate à une grande vitesse. Pour l’instant, il n’existe qu’un seul moyen de voir cette cavité, via une caméra haute fréquence.

La cavité permanente ou résiduelle est créée après le passage de la balle, et est très facilement observable. Elle correspond à la cavité réelle causée par le projectile et est constituée de lésions définitives (tissus nécrosés, os broyés etc...) Le diamètre de la cavité permanente est de la même taille que celui du projectile. Il peut aussi être plus grand, par exemple si le projectile se fragmente.

Figure 11 : Différentes collisions entre une balle et un tissu biologique


Une balle classique, réagit de 3 manières (Figure 11) après être entrée en collision avec un tissu biologique :

La bascule : La balle (cf. balle a haute vitesse) ne reste pas droite mais présente une rotation autour de son axe transversal. Créant ainsi une cavité permanent très importante. 

L’expansion : La balle (cf. balles déformables) s’aplatit au contact des tissus humains et perd une grande partie de sa vitesse et de son énergie cinétique qui est transférée aux tissus avoisinants. Elle entraîne donc des lésions importantes et reste logée dans le corps.

La fragmentation : (cf. balles déformables) la balle se fragmente, entrainant le risque de toucher plusieurs organes vitaux ou des vaisseaux. Ce phénomène rend très difficile l’exérèse chirurgicale de ces fragments.

Le corps humain est une cible très hétérogène, constitué de tissus et d’organes qui réagissent différemment lors de l’impact d’une balle. Il est constitué de tissus mous plus ou moins élastiques et d’os rigides.
Par exemple des tissus mous et élastiques comme les muscles, les poumons ou l’intestin peuvent absorber l’impact d’une balle (cavité temporaire) sans présenter de dégâts importants.

A l’inverse, des organes comme le foie, la rate ou les organes creux ne sont pas élastiques et sont détruits s’ils sont soumis à un transfert d’énergie trop puissant lors d’un impact de balle.
Enfin, une balle qui rencontre un os sur son trajet transfère brutalement de l’énergie cinétique. Ceci provoque soit une fragmentation de la structure osseuse, avec de nouvelles lésions locales, soit une déviation du trajet avec de nouvelles lésions des parties molles.

Balistique extérieure / Portée

Trajectoire du projectile, sans prendre en compte la résistance de l’air (Figure 9), avec les paramètres suivants :
Figure 9 : Trajectoire d'un projectile
g : l'accélération gravitationnelle 

(valeur approchée de 9.81 m/s2 à la surface de la Terre);
θ : l'angle de projection par rapport à l'horizontale ;
v : la vitesse de déplacement initiale (vélocité) du projectile ;
y: la hauteur initiale du projectile par rapport à l'horizontale, niveau zéro en hauteur ; 
d : la distance horizontale totale parcourue par le projectile, ou portée

Cas général :


Les coordonnées de l’accélération (a) sont :
ax = 0
ay = -g (où g est la gravité)

Vitesse à tout moment (t) du trajet :
vx = vcosθ
vy = vsinθ - gt0

De même, nous pouvons en déduire la position de la balle en fonction du temps (équations paramétriques) :


x(t) = vcosθt
y(t) = -1/2gt2 + vsinθt + y0

Si l'on examine un scénario lorsque la position verticale initiale y0 du projectile est 0 (l'arme est au même niveau que la cible, Figure 10), la position horizontale du projectile a un moment t est:
x(t) = vtcosθ
la position verticale a un moment est :
y(t) = vtsinθ - 1/2 gt2


Figure 10 : Trajectoire d'un projectile avec y0 = 0
Nous nous intéressons au temps que prendra le projectile pour revenir à sa hauteur d'origine.
0 = vtsinθ - 1/2 gt2
Par factorisation:
t = 0
Ou:
t = 2vsinθ / g
Le premier t représente le moment avant la projection, nous n'utiliserons donc que le 2eme résultat que nous insérerons dans la fonction x(t) :


x = 2v2cosθsinθ / g
Donc:
d = v2sin2θ  g


Si y0 est non nul (l'arme et la cible ne sont pas au même niveau, Figure 9), les équations de mouvement deviennent:
x(t) = vcosθt
Et:
y(t) = y0 + vtsinθ - 1/2 gt2
Nous nous intéressons encore une fois à y(t) = 0
0 = y0 + vtsinθ - 1/2 gt2
Même raisonnement :
t = vsinθ / g ± [ (vsinθ)2 + 2gy0]1/2 / g
Dans l'équation ((vsinθ)2 + 2gy0)1/2 / g > vsinθ / g et t > 0, donc :
t = vsinθ / g + ((vsinθ)2 + 2gy0)1/2 / g
La portée est donc :
d = vcosθ / g [vsinθ + [(vsinθ)2 + 2gy0]1/2]

Balistique extérieure / Energie

La balistique extérieure étudie le trajet du projectile et les forces auxquelles il est soumis. Le projectile transporte une énergie cinétique à laquelle s’oppose la trainée, due à la résistance de l’air. La gravité, qui affecte le trajet de la balle en l’attirant vers le bas, entre en compte lors du calcul de la portée du projectile.

Energie cinétique

Un projectile transporte de l’énergie : l’énergie cinétique. C’est elle qui lui permet de se déplacer de l’arme jusqu’à la cible et de l’endommager. Les facteurs affectant cette énergie sont la masse (M) et la vélocité (V) :
L'énergie cinétique (EC) = 1/2 MV2

Pour une arme à feu, cette énergie est l’énergie de la balle lorsqu’elle sort du canon. Mais la résistance de l’air ralentit le projectile, diminuant ainsi son énergie cinétique.

Le coefficient balistique (CB) permet de déterminer la capacité de la balle à surmonter la résistance de l’air :
CB = DS / I

DS est la densité de section de la balle, et I est un facteur de forme pour la forme de balle. La densité de section est calculée à partir de la masse de la balle (M) divisée par le carré de son diamètre. La valeur du facteur de forme diminue avec l'augmentation de fuselage de la balle (une sphère aurait la plus grande valeur de I).

Figure 8 : Illustration de l’effet de la résistance de l'air sur le trajet d'une balle.
A : Trajet d'une balle dans l'air.
B : Trajet d'une balle dans le vide

La force poussant le projectile dans la direction opposée de son trajet est la trainée (T) qui est calculée selon la formule :
Traînée (T) = f (v/a)k&pd2v2

f (v / a) est un coefficient lié au rapport de la vitesse de la balle à la vitesse du son dans le milieu dans lequel il se déplace.
k est une constante de la forme de la balle,
& est une constante pour la déviation de vol linéaire,
p est la masse volumique du fluide (densité des tissus humains est > 800 fois celle de l'air),
d est le diamètre (calibre) de la balle,
v la vitesse.

Ainsi, une plus grande vitesse, une plus grande envergure, ou un tissu dense donnent une traînée plus importante.

La trainée est également influencée par la rotation de la balle. Plus la rotation est importante moindre est sa déviation. C’est la raison pour laquelle il y a des rainures hélicoïdales sur les parois du canon d’une arme à feu.

Balistique intérieure / Poudre


Il existe plusieurs sorte de poudre pour armes à feu dont  la poudre à canon ou poudre noire (Figure 6), la plus utilisée à travers l’histoire. Elle est inventée au VIIème  siècle en Chine. Elle est composée de souffre, de charbon et de potassium nitrate.
La formule équilibrée de la réaction est la suivante :

6 KNO3 + C7H4O + 2 S → K2CO3 + K2SO4 + K2S + 4 CO2 + 2 CO + 2 H2O + 3 N2

Figure 6 : Poudre noire
KNO3 = Potassium nitrate
C7H4O= charbon
S= soufre
K2CO3= Carbonate de potassium
K2SO4=Sulfate de potassium
K2S= Sulfure de potassium
CO2= Dioxyde de carbone
CO= Monoïde de carbone
H2O= eau
N2=Diazote

On peut remarquer que dans la seconde partie de l’équation il y a création de nombreux gaz  comme le dioxyde de carbone, le monoïde de carbone et le diazote. C’est ce qui explique que la balle soit propulsée de manière plus ou moins rapide. L’inconvénient de cette poudre est la présence de résidus comme le sulfate de potassium, le sulfure de potassium, le carbonate de potassium et l’eau qui peuvent obstruer le canon. Il est donc nécessaire de nettoyer l’arme après utilisation afin qu’elle ne s’abime pas.

La poudre pyroxylée est inventée en 1886 par Paul Vieille. Elle est aussi nommée « poudre sans fumée »,  car elle ne dégage pas de fumée après combustion et ne laisse que très peu de résidus. La poudre pyroxylée est aussi trois fois plus puissante que la poudre noire et propulse la balle plus vite et plus loin.

Figure 7 : Cordite
De nombreuses poudres sans fumée sont créées à partir de la poudre originale de Paul Vieille : Alfred Nobel crée la Ballistite en 1887. Deux autres chimistes anglais, Abel et Dewar inventent la cordite (Figure 7). La cordite n’est pas une poudre, c’est un solide qui est utilisé pour l’armement portatif et l’artillerie.
Formule de la Cordite : 58 % de nitroglycérine, 37 % de nitrocellulose et 5 % de vaseline
Formule de la Ballistite : 45 % de nitroglycérine, 45 % de collodion (nitrocellulose conservée liquide dans l'alcool et l'éther) et 10 % de camphre
Les deux formules sont proches. C’est la raison pour laquelle Alfred Nobel a attaqué, en vain, en justice les inventeurs de la cordite.


La poudre sans fumée a tout de même un inconvénient, elle attaque l’acier de l’arme à cause des chaleurs extrêmes  qu’elle provoque.  De nos jours elle est utilisée pour toutes les armes contemporaines.